Par Bridgette Readel
Traduction Obione
En 2023, Mike Daniels, agriculteur à Salem (Wisconsin), a décidé qu’il était temps de changer les choses. Sa liste de tâches interminables le stressait tellement qu’il ne passait pas de temps avec son fils pendant la journée et qu’il se sentait toujours épuisé. Il a commencé par prendre le temps de réévaluer sa ferme et ses activités connexes.
“Pourquoi, dans l’agriculture, avons-nous l’impression de devoir être durs et de ne jamais laisser savoir que nous avons besoin d’aide ?”
Il y a des années, un autre agriculteur, Sean Stanford, de Magrath, en Alberta (Canada), s’est retrouvé dans une situation similaire : il vivait dans un état de stress permanent à cause des inquiétudes liées à la météo, à l’état des cultures, etc. Stanford a décidé qu’il ne laisserait pas l’anxiété dominer sa vie quotidienne, et il a donc trouvé de l’aide grâce à une thérapie et à des médicaments.
Sa thérapie l’a obligé à s’éloigner de la ferme, mais c’était une étape importante pour son bien-être.
En cours de route, Stanford s’est rendu compte que son expérience pouvait être utile à d’autres.
Aujourd’hui, il prend le temps d’organiser des entretiens individuels pour écouter et conseiller les agriculteurs. Il rend également visite aux décideurs politiques pour s’assurer qu’ils comprennent ce à quoi les agriculteurs sont confrontés et les services dont ils ont besoin.
“Je prends ma santé mentale au sérieux et je veux faire comprendre aux autres qu’il est possible d’obtenir de l’aide”, explique M. Stanford.
Ne pas ignorer le stress chronique
Lauren Van Ewyk, cofondatrice de la National Farmer Mental Health Alliance, affirme que de nombreux agriculteurs subissent un stress chronique, car les pressions se succèdent et s’accumulent.
“Nos cerveaux deviennent hyper-alertes et toujours conscients qu’une crise pourrait se profiler à l’horizon”, explique-t-elle. “Dans cet état, notre cerveau ne nous permet pas de profiter des moments que nous avons construits pour nous-mêmes et nos familles.”
Mme Van Ewyk encourage les agriculteurs à prendre du recul par rapport à leur exploitation suffisamment longtemps pour considérer les choses avec humilité et avoir une vision à long terme de leur avenir.
“Prendre soin de soi n’est pas un acte égoïste ou égocentrique, mais plutôt une occasion de s’assurer que votre réservoir est plein afin de pouvoir prendre soin des autres lorsqu’ils ont besoin de vous”, explique M. Van Ewyk.
“Prenez une minute chaque jour pour décider comment prendre soin de vous et qui peut vous aider à atteindre cet objectif.”