C’est une histoire vieille comme le monde. En fait, même des cas modérés de boiterie peuvent avoir un impact négatif sur la production laitière, les performances reproductives et la santé générale d’un animal, sans parler des répercussions sur le bien-être des animaux.
Si les effets de la boiterie sur les vaches laitières sont faciles à voir, l’identification des vaches boiteuses peut être plus difficile à réaliser. C’est pourquoi Carly Becker, ancienne conseillère en vulgarisation laitière à l’université d’État de Pennsylvanie, estime qu’il est essentiel que les éleveurs identifient et traitent les vaches boiteuses le plus tôt possible.
“Il est important pour un producteur d’identifier les vaches boiteuses et de les traiter en temps voulu. Malgré tous les effets négatifs connus de la boiterie pour la vache et le producteur, la boiterie reste un problème courant dans les laiteries aujourd’hui”, dit-elle. “L’impact économique des boiteries est important et la deuxième étape la plus importante pour une gestion efficace des boiteries, après la prévention, est l’identification.
Selon Mme Becker, la subjectivité est l’un des obstacles les plus courants à l’identification des boiteries. Ce qu’un producteur considère comme une boiterie peut sembler relativement normal à un autre. En outre, les vaches, qui sont des animaux de proie, sont passées maîtres dans l’art de dissimuler leurs blessures, ce qui les rend très douées pour cacher la douleur associée à la boiterie.
Pour aider à identifier les animaux présentant des problèmes de boiterie, Becker suggère de rechercher les éléments suivants :
Les éleveurs doivent toujours être à l’affût de ces indicateurs courants de boiterie. Selon M. Becker, le meilleur moment pour être attentif est celui où l’on déplace les animaux vers et depuis la salle de traite.
“La première étape pour améliorer l’identification des boiteries est de parcourir le troupeau quotidiennement et d’évaluer les vaches pour détecter les changements courants qui se produisent lorsqu’une vache boite”, dit-elle. “Le déplacement des vaches vers et depuis la salle de traite est un bon moment pour observer les changements dans la démarche et les mouvements du corps.
La notation de la locomotion est un moyen d’identifier les animaux présentant des problèmes de démarche, de posture et de mouvement, et peut facilement être utilisée lors des déplacements des animaux vers et depuis les enclos. Lorsqu’il est utilisé régulièrement, ce système de notation peut être utilisé pour tenir des registres du troupeau de sorte que lorsque le score de locomotion d’une vache change, une évaluation plus poussée peut être effectuée pour trouver ce qui pourrait être à l’origine du changement d’allure.
Lorsqu’il évalue les bovins boiteux, Becker recommande le système de notation de la locomotion en cinq points.
“En utilisant ce système, un score de 1 est normal, c’est-à-dire que la vache se tient debout et marche normalement, avec un dos plat et de longues enjambées assurées. Un score de 5 correspond à une boiterie sévère avec une cambrure prononcée du dos, une réticence à se déplacer et un transfert de poids presque total sur le membre affecté. Cependant, avec tout système de notation, la subjectivité entre les évaluateurs existe et conduit souvent à une sous-déclaration des vaches boiteuses dans le troupeau”, dit-elle.
Les moniteurs d’activité sont un autre outil que les producteurs peuvent utiliser pour identifier les boiteries. Mme Becker note que lorsqu’une vache boite, elle a tendance à rester couchée plus longtemps et à se coucher moins souvent au cours de la journée. D’autres indicateurs d’activité de la boiterie qui peuvent être suivis à l’aide d’accéléromètres sont la diminution du temps passé à manger, la réduction de la durée des repas, le nombre de pas, la modification du rapport entre l’activité diurne et nocturne et une réaction plus lente lors de la distribution des aliments. Ces scénarios doivent être gardés à l’esprit lors de l’analyse des données des moniteurs d’activité.
Bien qu’il soit difficile d’identifier les vaches boiteuses, il s’agit d’un processus nécessaire pour maintenir le troupeau en bonne santé et rentable. Soyez à l’affût des six problèmes de santé courants associés à la boiterie afin d’aider les vaches à se rétablir en temps opportun.
“L’identification et le traitement précoces des vaches boiteuses constituent une pratique importante de gestion des boiteries et peuvent contribuer à réduire les coûts directs et indirects associés aux cas de boiterie”, ajoute M. Becker. “Le coût du traitement, les installations inadéquates, le manque de compétences spécifiques, le travail et le temps nécessaires au traitement des vaches boiteuses peuvent dissuader les producteurs de traiter les cas de boiteries légères à modérées. Cependant, un traitement rapide et un nouveau contrôle des vaches boiteuses peuvent empêcher que le cas ne s’aggrave, ce qui se traduit par une durée plus courte de la boiterie, moins de récidives, une amélioration du bien-être des vaches et, en fin de compte, une diminution des pertes économiques”.
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