Depuis quelques années les boiteries progressent et représentent la deuxième pathologie en élevage laitier. Ce trouble de l’appareil locomoteur impact négativement l’ingestion, la production, la reproduction et la santé des animaux entrainant des pertes économiques importantes (environ 250€ par boiterie).
90% des boiteries sont d’origine podale et sont associées à 4 maladies principales : La fourbure, le fourchet, la maladie de Mortellaro et le panaris.
Ce sont des maladies multifactorielles avec des causes diverses :
- L’alimentation nutritionnelle et minérale : elle joue un rôle essentiel dans la qualité de corne, la balance énergétique négative ainsi que les troubles métaboliques,
- Le bâtiment et le confort : la qualité des sols, le couchage, la ventilation, ou encore l’hygiène générale sont des facteurs de risque importants,
- La conduite sanitaire : la technique de parage ainsi que la conduite et la qualité des traitements curatifs et préventifs individuels et collectifs, influencent la réussite de la prise en charge d’une boiterie,
- La génétique : joue un rôle sur la santé des pieds.
Reconnaître une vache boiteuse :
Pour une prise en charge rapide et adaptée des boiteries, une détection précoce et régulière est indispensable. Une prise en charge rapide permet d’améliorer le bien-être de l’animal, réduire l’impact sur les performances et améliorer les chances de guérison.
La détection peut se faire en statique et en dynamique :
- En statique :
– Quand ? Lors de l’entretien des logettes, en salle de traite ou au cornadis.
– Comment ? Les mouvements de couchage/levé, la courbure de la ligne de dos, la modification des appuis, la modification des aplombs.
- En statique :
- En dynamique : 6 indicateurs
– La vitesse de la marche, le rythme, la longueur de la foulée, la répartition du poids, la ligne de dos, la position de la tête.
- En dynamique : 6 indicateurs
L'application CowNotes
L’application CowNotes permet non seulement de faire ces évaluations (boiteries statiques et dynamiques) mais également de réaliser un suivi ou une surveillance du troupeau. Les notations additionnelles (NEC, SRR, propreté, lésions, etc.) permettent d’orienter l’utilisateur vers les principaux facteurs de risque à investiguer.
Reconnaître les facteurs de risques
- Couchage : Le temps de couchage (idéalement 12-14h /jour) se partage en une dizaine de période. C’est un des principaux facteurs de risque de boiterie. Un temps de couchage insuffisant peut être dû à un manque de confort, un défaut de propreté ou d’humidité, un mauvais réglage des logettes (largeur, longueur, barre au garrot, espace frontal, …), …
- Qualité et hygiène des sols : Les sols glissants ou au contraire trop abrasifs peuvent être à l’origine de boiteries : diminution des déplacements, usure irrégulière ou excessive, … De plus, l’hygiène des sols permet de maitriser le développement des pathogènes. Pour cela, la qualité et la fréquence du raclage sont indispensables pour maitriser la propreté et l’humidité. Une attention particulière doit être portée aux chemins d’accès aux pâtures ainsi qu’aux obstacles : marche, pentes excessives, virages, trous, etc.
- Ventilation : un défaut de ventilation aura pour conséquence un défaut de couchage, un excès de station debout, de l’humidité, des courants d’air, avec un risque accru d’apparition de lésions.
- Abreuvement : un défaut de qualité et d’accessibilité entraine une baisse de la consommation ainsi qu’une augmentation du temps debout.
Les applications de diagnostic HousingNotes et WaterNotes permettent en quelques clics d’évaluer le confort du bâtiment et la performance des abreuvoirs en élevage. Elles rappellent les points essentiels et proposent les investigations à réaliser en priorité.
- Alimentation : la fonte du coussinet plantaire, un défaut de qualité de corne et l’apparition de maladies métaboliques sont les principales conséquences d’une alimentation mal maitrisée. Une attention particulière doit être portée à la période de transition autour du vêlage ainsi qu’au design de l’auge et l’accessibilité à la ration.
Le parage préventif
Le parage préventif ne concerne pas que les vaches boiteuses contrairement au parage curatif. Chaque animal doit avoir ses pieds levés, inspectés et si nécessaire parés au moins une fois par an. Il faut cependant bien choisir le moment : au tarissement et/ou entre 60 et 100 jours de lactation, sans oublier les génisses.
Les objectifs du parage préventif :
- Rétablir la forme et l’équilibre des onglons,
- Retirer la corne dégradée pour favoriser la croissance d’une nouvelle corne saine.
- Repérer les lésions et, dans ce cas, recourir à un parage curatif.
Le parage curatif
Le parage curatif a pour objectif d’identifier la cause du problème et soigner l’animal. L’opérateur doit être formé et être équipé d’outils adaptés afin de ne pas aggraver la situation. La corne saine est préservée. Après intervention, l’animal doit être soulagé, mieux se tenir et se déplacer. Il est indispensable de réexaminer ces animaux afin d’évaluer l’évolution de la lésion.
Les lésions doivent aussi être correctement reconnues et enregistrée. Si ce n’est pas le cas, le traitement sera inadapté et la lésion s’aggravera.