Chronique américaine – Par KAREN BOHNERT 24 avril 2024 – Traduction Obione
Patrick Christian ressemble à beaucoup de producteurs laitiers : il a grandi aux côtés de ses jeunes frères, apprenant à traire les vaches, à nourrir les veaux et à mettre le foin en balles dans l’exploitation laitière familiale de Lomira, dans le Wisconsin. Cependant, pour Patrick, la vocation de sa vie était loin de la ferme familiale, du moins le pensait-il.
Il a fini par marier ses deux passions – l’éducation et la production laitière – et s’en est servi pour faire progresser l’exploitation laitière de sa famille.
Dale et Mary Christian ont encouragé leurs fils à déterminer si la vie à la ferme était faite pour eux. Patrick, l’aîné des quatre garçons, a travaillé en dehors de la ferme dans des restaurants et sur un chantier de construction. Il a ensuite obtenu son diplôme de fin d’études secondaires et s’est rendu à l’université où il a obtenu un diplôme d’enseignement élémentaire avec une mineure en biologie.
« J’ai une passion pour l’éducation », dit-il. « Lorsque j’ai obtenu mon diplôme, j’ai dit à mon père : « Je ne toucherai plus jamais une vache ».
Quelques années après l’université et après avoir enseigné, Patrick s’est rendu compte qu’il n’avait plus envie d’enseigner. À la même époque, en 2005, la ferme familiale connaissait son premier agrandissement.
« Mon intention était de revenir pour un an afin de me rafraîchir les idées et de voir si je voulais vraiment retourner dans l’enseignement », se souvient Patrick, qui raconte que son père s’est moqué de lui et l’a harcelé en lui disant : « Je pensais que tu ne toucherais plus jamais à une vache ! »
Patrick a vite compris qu’il ne fallait jamais dire jamais et a rapidement appris que l’agriculture est quelque chose qui vous colle à la peau et qu’il est difficile d’en sortir.
Les projets agricoles se sont succédé et Patrick n’a jamais repris le chemin de l’enseignement. Il a toutefois fait une courte pause en tant que représentant sur le terrain. Cependant, après cela, il est revenu non seulement à la ferme familiale, mais aussi à l’enseignement, puisqu’il a obtenu une maîtrise en leadership et qualité.
La ferme Christian Hill
Aujourd’hui, la ferme Christian Hill est dirigée par Dale et Mary, ainsi que par leurs quatre fils : Patrick, Chris, Curt et Bob. La famille Christian a le sourire, car la génération suivante s’intéresse elle aussi à l’exploitation familiale.
Actuellement, l’exploitation trait 2 600 vaches trois fois par jour. Leur dernière expansion (c’est la troisième) a consisté à agrandir leur salle de traite, qui est passée d’une salle double 24 à une salle double 44, extensible à une salle double 50. Patrick indique que l’exploitation prévoit d’atteindre 4 000 têtes de bétail d’ici quelques années. Christian Hills Dairy exploite 4 000 acres et la construction d’une installation de GNR est sur le point de commencer.
Naturellement, Patrick est curieux, aime l’éducation et aime partager ses connaissances avec les autres. Il essaie d’aider ses plus de 40 employés à comprendre le pourquoi de leurs protocoles et de la mission de leur ferme.
Patrick avoue franchement que la main d’œuvre n’a pas toujours été au rendez-vous dans sa laiterie.
« L’année dernière, la main-d’œuvre a été un défi », dit-il. « Je me suis rendu compte que je n’avais pas le bon gestionnaire au bon endroit. Après l’agrandissement, nous avons donc déplacé quelques personnes et quelques responsables, ce qui a vraiment contribué à la fidélisation du personnel. »
Des défis similaires
Patrick admet que l’éducation et l’agriculture sont confrontées à des défis similaires. Il s’agit de la main-d’œuvre.
« Il y a de moins en moins d’enseignants », explique-t-il. « Lorsque je travaille avec mes employés, je constate qu’ils ont soif d’informations, tout comme mes étudiants. »
Pour simplifier la formation professionnelle et s’assurer que les tâches sont effectuées de façon uniforme à la laiterie Christian Hills, Patrick utilise les procédures opératoires normalisées (PON) fournies dans le programme Dairy Care365 de Merck.
« J’aime les lignes directrices et les modèles de Dairy Care365 parce qu’ils constituent un excellent point de départ et qu’ils sont faciles à personnaliser pour notre ferme », explique Patrick. « Nous essayons d’avoir des modes opératoires normalisés pour chaque procédure que nous effectuons. »
Chaque mois, Patrick organise des réunions avec les employés et ne se contente pas de passer en revue les protocoles, mais incorpore également quelque chose d’unique pour aider à inspirer ses employés.
« Nous abordons le programme Merck 365, qui s’est avéré très utile, mais j’essaie aussi de proposer quelque chose qui puisse leur être utile dans leur vie quotidienne », explique-t-il.
Outre la gestion des employés, Patrick supervise également la comptabilité de la ferme, ainsi que le programme de qualité du lait.
Étant donné que la salle de classe est partout et que l’apprentissage est partout, Patrick est convaincu que son temps était bien choisi pour occuper le poste de président du conseil d’administration du National Mastitis Council (Conseil national de la mammite).
« La qualité du lait est une préoccupation majeure pour notre exploitation », explique-t-il. « Et le travail en réseau lors d’événements tels que les réunions du Conseil national de la mammite est très utile. »
L’enthousiasme de la production de lait
Pour Patrick, l’enthousiasme que procure le paysage laitier est difficile à reproduire en dehors de l’exploitation. Chaque fois qu’une citerne de lait quitte la ferme, il sourit.
« Je contribue à nourrir des gens dans le monde entier », dit-il. « Nous fournissons un produit de grandes qualités nutritionnelles »
Patrick est également fier d’être un bon dirigeant communautaire. Il siège au conseil d’administration de l’école paroissiale locale et fait des présentations sur l’élevage laitier dans les écoles voisines. Il explique que cela lui permet de combiner ses deux passions : l’agriculture et l’éducation.
« J’aime parler de la façon dont la technologie et la science jouent un rôle important pour les agriculteurs », explique-t-il. « Tout ce que je peux faire pour éveiller l’intérêt des enfants pour l’agriculture est une victoire ». Bien que près de vingt ans se soient écoulés depuis que Patrick est revenu à la ferme laitière familiale, il affirme ne rien regretter. Il aime pouvoir travailler avec sa famille, avec ses employés et s’occuper du bétail et des terres.
« Encore une fois, il y a quelque chose dans l’élevage laitier. On a ça dans le sang“, dit-il.