Quelle sera la prochaine étape pour les nouvelles technologies laitières ?

Le pèlerinage annuel à l’Animal Agtech Innovation Summit à San Francisco, en Californie, suivi rapidement par le World Agritech, devrait être le moment idéal pour prendre la température sur tout ce qui touche à l’agrotechnologie. Le sentiment des investisseurs était sans aucun doute plus froid que les années précédentes, comme c’est d’ailleurs le cas pour l’économie en général, avec l’impression que les investisseurs en capital-risque restent sur la touche en attendant des sorties plus importantes que ce que nous avons vu récemment, et d’ailleurs certaines des startups agroalimentaires les plus en vue ont récemment levé des fonds à des valorisations inférieures à celles de leurs tours de table antérieurs. 

 

Dans ce contexte, qu’est-ce qui est le plus intéressant du point de vue de la technologie laitière ? Le méthane

 

La vitesse à laquelle le marché a décidé que les rots des vaches étaient le problème le plus important à résoudre a été extraordinaire, avec en tête le produit 3-NOP de DSM, mais il n’est pas surprenant que cela ait attiré un grand nombre d’offres alternatives.  Des additifs alimentaires à base d’algues, de la levure enrichie en bromoforme (Number8 Bio), des céréales enrichies en composés anti-méthane (Elysia), d’autres ingrédients actifs prétendant bloquer la production de méthane dans le rumen (Rumen8, Agteria). Même l’ail, les probiotiques et les additifs alimentaires à base d’huiles essentielles se joignent à la fête. Ce nouveau marché promet des centaines de millions de dollars de nouvelles ventes pour les fournisseurs d’additifs pour l’alimentation animale, mais la question de savoir qui va payer pour cela reste sans réponse. Si ce n’est pas le consommateur, les transformateurs de lait ou les grandes entreprises alimentaires, alors, à moins que ces suppléments n’augmentent également la productivité laitière, comment ce coût supplémentaire sera-t-il absorbé par les producteurs alors que les marges sont déjà serrées ?

 

 

  • Davantage de capteurs

 

La croissance mondiale de l’utilisation des capteurs portables se poursuit dans les exploitations laitières, mais de nouvelles générations d’appareils font leur apparition.  Lors de l’événement Animal Agtech, plusieurs étiquettes GPS/Lora plus légères et plus puissantes (Protag, Micro-tak) ont été présentées à des coûts moindres.  La possibilité d’utiliser le GPS augmentera la vitesse de recherche des vaches à problèmes, sans qu’il soit nécessaire d’utiliser des baguettes, et sera particulièrement utile pour les vaches au pâturage.  Les estimations du nombre de vaches marquées varient, mais sous l’impulsion de Merck-Antelliq, elles couvrent probablement la moitié de toutes les vaches américaines aujourd’hui, et une présentation de SmaXtec à San Francisco a souligné que les capteurs de bolus de rumen se développent encore plus rapidement.

  • Les vaches ne peuvent se cacher nulle part

Quelques systèmes utilisant l’intelligence artificielle pour mesurer l’état corporel des vaches (BCS) et la mobilité à l’aide de caméras ont été présentés au sommet par Dairy Robotics, la disparition des aliments pour animaux et, récemment, le lancement par Ever.ag d’un gardien de maternité.  Tous ces systèmes promettent d’aider les exploitations agricoles à gérer leur bien le plus précieux : la main-d’œuvre. En effet, la récente acquisition de Cattle-Eye par GEA et l’acquisition de Cainthus par Ever.ag montrent que ce marché suscite un réel engouement.

 

Un éthylotest numérique pour les produits laitiers

 

L’innovation la plus frappante est probablement celle d’une startup appelée Agsent, un équipement de diagnostic pour le bétail qui, en analysant l’haleine des vaches et du bétail, prétend prédire tout, des maladies à la grossesse. La possibilité de diagnostiquer rapidement un problème sans avoir recours à un vétérinaire pourrait certainement changer la donne dans les grandes exploitations.

 

Le monde de la technologie laitière est justement composé d’entreprises du monde entier. En effet, plusieurs startups indiennes ont réimaginé l’utilisation du “Cow-GPT”, de la blockchain, de la reconnaissance de l’empreinte du museau et de l’alimentation de précision. Bien qu’elles soient actuellement utilisées dans de très petites exploitations, les versions américaines de ces approches pourraient bientôt voir le jour.

 

Cette année, plus de 3 000 personnes ont assisté à l’événement Animal Agtech à San Francisco, qui est une Mecque pour la santé animale, la génétique, l’équipement, les entreprises d’alimentation animale et humaine, les investisseurs, les innovateurs et les startups.  Même si l’on constate moins “d’exubérance irrationnelle” en termes de valorisation des entreprises, il était clair, lors de l’événement de cette année, que des innovations continueront d’arriver et qu’elles représentent de véritables moyens de préparer l’avenir.

 

Carter Williams, d’iSelect, commente : “Les jeunes pousses de la technologie laitière doivent être centrées sur le client, développer un historique d’itération et d’expérimentation, montrer leur capacité à résoudre les problèmes aigus des clients tout en réduisant les coûts grâce à l’innovation.”

 

Pendant ce temps, dans votre ferme, êtes-vous prêts pour la technologie ?